Le trail running est une discipline sportive à la mode et nous sommes désormais nombreux à nous adonner aux joies de courir en montagne.
Ce sport nécessite peu de matériel et offre d’innombrables possibilités de découverte, ce qui en fait une discipline accessible pour tous. Chaque année, de nombreux événements officiels sont organisés en Suisse (et ailleurs bien sûr), permettant à la fois de découvrir un nouvel endroit lors d’une activité encadrée et aussi de mesurer sa performance.
Bien qu’il soit possible de participer à des compétitions, beaucoup vous le confirmeront : le trail running est avant tout basé sur les principes de l’entraide et de la bienveillance et rassemble une communauté soudée. Prendre part à ces événements, c’est avant tout dans le but de partager un bout de chemin avec d’autres participants et de tisser des liens à travers une activité sportive.
Dans cet article, je vous propose de commencer par aborder tous les aspects pour pouvoir débuter cette nouvelle activité. Nous parlerons ensuite d’un concept relativement récent : les stations de trail running. Ces stations commencent à voir le jour un peu partout en Europe et offrent un cadre idéal, entièrement dédié à l’entraînement en pleine nature.
L’avantage de ces stations : elles offrent des itinéraires balisés.
Il est possible de télécharger ces itinéraires au préalable sur les différents sites officiels. Ceux-ci proposent aussi de bonnes descriptions à propos des itinéraires ainsi que des indications sur les conditions actuelles (les itinéraires sont-ils praticables ou non, par exemple). Il est aussi parfois possible de télécharger une application, de se chronométrer et de partager les résultats avec d’autres personnes ayant parcouru le même sentier.
Certaines stations en Suisse ont été inaugurées durant l’été 2019, c’est donc tout récent et ces stations sont encore relativement peu connues. Et bien évidemment, elles offrent des parcours adaptés pour tous les niveaux, du débutant au plus confirmé !
Comment s’entraîner ? Quelques notions de base
Si vous êtes nouveau dans la discipline, il est important de débuter progressivement. En règle générale, les nouveaux pratiquants ont déjà une expérience en course à pied et souhaitent découvrir le monde des sentiers. Il faudra alors commencer par des terrains peu accidentés pour solliciter les chevilles sans les malmener.
Si vous êtes habitué à courir un 10 kilomètres sur route à votre aise, ne soyez pas découragé lors de votre première sortie trail : pour une même distance il va falloir fournir un effort plus important ! Il vous faudra apprendre à « lire » le terrain, à adapter chaque foulée et à amortir les instabilités tout en gardant une bonne posture. Cela s’apprend doucement, et vous allez voir, c’est très ludique !
Dans un premier temps donc, je vous conseille de vous entraîner sur des sentiers en forêt plutôt que d’aller directement en montagne, où le terrain est encore plus accidenté.
Une fois cette période de transition passée (lorsque vous aurez gagné suffisamment de confiance sur sentiers), vous pourrez agrandir votre terrain de jeu et vous aventurer en montagne ! Et là, c’est un nouveau palier considérable qu’il va falloir franchir : comment aborder le dénivelé, à la montée tout comme à la descente d’ailleurs !
Mais vous ne partez pas de zéro je vous rassure. Vous allez voir que toutes ces randonnées que vous aimez tant faire en montagne vont vous être très utiles.
En effet, la plupart du temps lors d’une longue sortie trail avec un dénivelé important, les montées consistent à « marcher » à un rythme très soutenu, plutôt que d’insister à courir, afin de conserver de l’énergie.
La descente est l’aspect le plus technique et le plus souvent négligé lors de l’entraînement. Si vous voulez vous démarquer, il faudra donc travailler vos descentes, cela fera toute la différence !
Pour progresser tout en limitant les risques de blessure, il est conseillé de suivre les principales recommandations suivantes:
- Tout entraînement consiste d’abord à inclure une période dite de « base », dédiée aux développements de l’endurance fondamentale et du seuil aérobie (travail à basse intensité donc), pour construire une base solide. Il faut idéalement compter 8 semaines de travail progressif avant de pouvoir passer à des entraînements spécifiques.
- Augmenter les kilomètres et le dénivelé progressivement. Idéalement, veiller à ne pas dépasser 10% d’augmentation d’une semaine à l’autre.
- Éviter d’augmenter le dénivelé et les kilomètres agressivement en même temps. Si vous augmentez les deux simultanément, veillez à ce que l’augmentation ne dépasse pas les 15% cumulée, sinon votre corps n’aura pas le temps de s’adapter correctement à la charge soudaine.
- L’entraînement « spécifique » peut commencer une fois le travail de base assimilé. Le travail spécifique va s’étendre sur une période d’environ 6 semaines et c’est là que vous pourrez incorporer des sessions spécifiques pour mieux préparer vos objectifs de saison : travail en côte, technique à la descente, sorties longues, peut-être même parfois cumulées le temps de week-ends intenses.
- Et enfin le plus important : s’octroyer des périodes de repos régulièrement, durant lesquelles la charge d’entraînement est en général réduite de moitié. Personnellement, j’apprécie le rythme suivant : une semaine de repos pour chaque cycle de 3 semaines d’augmentation progressive. Cela permet donc de se reposer une semaine par mois. Ces pauses sont nécessaires tant sur le plan physique que mental, pour assurer votre longévité dans ce sport.
Pour de plus amples informations concernant l’entraînement d’endurance en montagne, je vous recommande vivement le livre Training for the Uphill Athlete – cet ouvrage est une ressource indispensable en la matière. Et si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter, je serais ravie de vous aider dans la mesure du possible !
Comment planifier une sortie de trail running et quel équipement emporter ?
Comme toute sortie en montagne oblige, il est primordial de bien préparer sa sortie de trail running auparavant, à la maison.
Pour ma part, même si l’itinéraire envisagé est normalement balisé, je fais toujours en sorte d’avoir le tracé GPX disponible sur mon natel et ma montre. À ce sujet, une montre avec fonction GPS n’est pas un investissement indispensable lorsque l’on débute cette nouvelle activité, mais vous verrez que cet outil deviendra votre meilleur allié si vous décidez de franchir le pas.
Vous pouvez soit télécharger le GPX tout prêt si vous trouvez l’itinéraire en ligne (comme c’est le cas pour les stations de trails décrites juste après), soit dessiner votre itinéraire vous-même en utilisant par exemple SwissTopo ou bien OutdoorActive.
Il est évident aussi de bien vérifier la météo pour votre sortie avec, par exemple, MeteoBlue et de vérifier les informations locales (routes accessibles, webcams pour vérifier l’enneigement si nécessaire etc.).
Avant de partir, je recommande toujours d’informer au moins une personne de votre entourage à propos de votre sortie : l’endroit, l’itinéraire et le temps estimé pour votre tour.
En termes d’équipement à prendre avec soi pour la sortie, il ne faut pas grand-chose et l’investissement reste faible. Voici un petit récapitulatif pour vous aider à préparer votre sac :
- Une réserve d’eau appropriée à la durée de l’effort (cela dépend fortement des personnes, mais il faut compter 100 ml pour 15 min d’effort)
- Une réserve de nourriture appropriée à la durée de l’effort (il est recommandé de manger de petites quantités à intervalle régulier)
- Une veste légère imperméable (même en cas de beau temps ! Avec l’altitude il faut s’attendre à des températures plus froides, et il faut être prêt en cas de météo changeante)
- Une paire de bâtons (pas obligatoire mais avantageux, surtout sur de longues distances. Je vous conseille par exemple les Black Diamonds Carbon Z, qui sont rétractables, solides et très légers)
- Une couverture de survie (à nouveau, cela ne pèse rien et peut faire toute la différence lors d’une situation indésirable)
- Une protection solaire
- Une paire de gants si les températures sont basses
- Un ou deux pansements contre les ampoules (surtout si la sortie est longue)
À savoir, il existe maintenant des sacs spécialement conçus pour le trail running. Ils sont extrêmement légers et confortables. Pour des distances inférieures à 30 kilomètres, un sac de moins de 10 l suffira. Pour des trails plus longs, il faudra envisager de passer sur des modèles un peu plus grands, de 10-12 l au minimum.
En ce qui concerne les chaussures, il faudra impérativement investir dans une paire adaptée au trail running. À la différence des chaussures de « route », celles-ci offriront une meilleure accroche sur les sentiers. Le choix est vaste et il est essentiel que vous testiez soigneusement votre nouvelle paire au magasin avant l’achat. Pour ma part, cette saison s’effectuera avec des Hoka One One – elles offrent un bon amorti et épargnent les genoux sur les longues descentes.
Où s’entraîner ? Les stations de trail running
Maintenant que nous avons couvert tous les aspects préparatifs, passons à l’action !
Je vous propose ici de découvrir quatre stations de trail running entièrement à votre disposition en Valais.
Un point commun pour toutes les stations : la distance et le dénivelé de la sortie détermine la classification des itinéraires, allant de vert/facile, bleu, rouge à noir/expert.
La station des Portes du Soleil
La station des Portes du Soleil regroupe des itinéraires du côté de la Vallée d’Illiez en Suisse et du côté de la Vallée d’Abondance et d’Aulps en France. Au total, 54 itinéraires sont proposés.
Du côté de la Vallée d’Illiez, on peut trouver : 5 verts, 5 bleus, 4 rouges, 2 noirs et 1 km vertical.
Le plus petit parcours couvre 4,8 kilomètres et le plus long est un circuit de 24,2 kilomètres avec 2056 mètres de dénivelé. Pour ma part j’ai testé le circuit de Pas de Croisette, qui offre des panoramas absolument sublimes sur les Dents du Midi.
La station trail running des Portes du Soleil : itinéraire du jour au départ de la charmante commune de Val d’Illiez, avec au menu de la sortie des panoramas à couper le souffle sur les Dents du Midi.
La station du Val d’Hérens
La station du Val d’Hérens regroupe 17 parcours : 2 verts, 5 bleus, 6 rouges, 3 noirs et 1km vertical. Les distances offertes vont de 7,2 kilomètres à 66,6 kilomètres pour 3760 mètres de dénivelé (pour ce dernier, il s’agit du tour du Val d’Hérens).
J’ai notamment pu tester le circuit Bramois-Vex, qui vous mène aux pieds des pyramides d’Euseigne et le circuit des Balcons d’Evolène. Les paysages sont variés, les circuits vous font découvrir des petits hameaux typiques et les gorges de la Borgne offrent un sentier accessible même en début de saison. Les circuits noirs, quant à eux, offrent la possibilité d’effectuer une sortie en altitude, dans un cadre alpin splendide (par exemple jusqu’à la Cabane des Aiguilles Rouges à 2800 mètres !).
La station trail running du Val d’Hérens : à la découverte des balcons d’Évolène, puis des fameuses pyramides d’Euseigne.
La station du Val d’Anniviers
La station du Val d’Anniviers offre 15 parcours, en partance de Zinal, Saint-Luc et Vercorin. Vous pourrez trouver des circuits allant de 4,3 kilomètres à 27,6 kilomètres avec 2300 mètres de dénivelé.
La plupart des itinéraires vous emmènent en altitude, parfois allant au dessus de 3000 mètres même ! Il est donc important de faire attention à la période de l’année où il est possible de s’y aventurer. Le Val d’Anniviers présente bien sûr un cadre exceptionnel avec des panoramas inoubliables sur le Weisshorn, le Zinalrothorn, le Cervin ou encore la Dent Blanche.
Le circuit du Trail des Sarrasins, en partance de Vercorin, offre un décor très atypique le long du Bisse des Sarrasins, et le passage par le petit hameau de Pinsec laisse à rêver !
La station trail running du Val d’Anniviers : mise en jambe le long du Bisse des Sarrasins et découverte du hameau typique de Pinsec.
La station de Crans-Montana
La station de Crans-Montana regroupe 15 parcours, allant de 2 kilomètres jusqu’à 55 kilomètres avec 4200 mètres de dénivelé. Plusieurs de ces circuits correspondent aux tracés permanents du célèbre Trail des Patrouilleurs (15, 25, 40 et 55 kilomètres). Une façon ludique de tester ses capacités en vue d’un objectif précis !
Les parcours offrent des options variées, passant tantôt en forêt et tantôt en balcon, avec des panoramas sur les plus beaux sommets environnants. Certains parcours mènent au-dessus de 3000 mètres d’altitude, il est donc impératif à nouveau de bien s’informer sur les conditions d’enneigement au préalable.
La station trail running de Crans Montana : promenade rafraîchissante à travers la forêt des Tsans depuis le village d’Icogne.
À votre tour...
Voilà, j’espère que ce petit tour d’horizon vous aura apporté une dose d’inspiration ! Je vous souhaite une excellente saison estivale à parcourir tous ces nouveaux sentiers. Peu importe la station de votre choix, chacune vous offrira un cadre exceptionnel et vous permettra d’explorer quel que soit votre niveau.
Si vous souhaitez vous lancer, rendez-vous dans le magasin Bächli le plus proche – son équipe de passionnés saura vous conseiller pour tous vos besoins en matériel.
Et si vous désirez plus d’informations, que ce soit au point de vue préparation, entraînement ou même idées de sorties – n’hésitez pas à me contacter, je me ferai un plaisir d’échanger sur ces sujets !
À très bientôt sur les sentiers !
Ressources
Entraînement
Training For the Uphill Athlete, écrit par Steve House, Scott Johnston et Kilian Jornet, publié en 2019.
Stations de Trail en Valais
Outils pour tracer vos itinéraires
Météo
MeteoBlue
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