Nous aurions voulu passer une semaine dans les montagnes de Chamonix. Néanmoins, après le Rochfortgrat, la météo s'est dégradée en France. Nous sommes donc retournés en Suisse, bien décidés à gravir un nouveau sommet, incarnant quelque chose de spécial. Nous avons choisi le Grand Cornier, via le bivouac et l'arête sud.
Les prévisions météorologiques n'étaient pas parfaites; la neige aurait pu tomber du jour au lendemain, ce qui rendait la route prévue trop dangereuse. Nous avons donc décidé d'opter pour l'itinéraire normal sur la crête nord-ouest. Nous n'avons jamais regretté cette décision.
L'ascension à la Cabane de Moiry fut un plaisir. La vue sur les seracs du glacier du Moiry était à couper le souffle, voire même quelque peu étourdissante des fenêtres de la salle à manger. Les délicates couleurs pastel du réservoir et les vertes prairies contrastaient parfaitement avec la nature sauvage locale. Nous avons profité de l'après-midi pour grimper près de la cabane. Des itinéraires avec des niveaux de difficulté situés entre 3 et 6b+ étaient disponibles. La dernière longueur du parcours 6b+ fut un véritable plaisir. Au sommet, nous étions tellement absorbés dans notre discussion au sujet de cette longueur que nous n'avons pas vu arriver l’orage qui se rapprochait. Nous avons donc fait la descente en rappel sous la pluie.
L'arête des gendarmes
Le lendemain matin, notre cordée était la seule à s'aventurer en direction du Grand Cornier. Le temps s'étant progressivement amélioré, nous avons grimpé le glacier sillonné de nombreux ruisseaux résultant de la chaleur des derniers jours. L'attaque de l'arête étant encore verglacée, nous avons dû contourner le premier ressaut par un névé raide recouvert de glace dure. Nous sommes ensuite arrivés sur du rocher solide, avant de parvenir sur l'arête avec ses nombreux gendarmes et passages d'escalade intéressants près du sommet. Après environ quatre heures et demie de montée, nous avons atteint notre destination.
La vue sur le flanc nord de la Dent Blanche et les 4000 de Zermatt était vraiment impressionnante. De nombreux souvenirs de courses ont afflué. Même si le Grand Cornier n'atteint pas la limite fatidique des 4000 mètres, la sensation que l'on ressent à son sommet est plus forte que sur certaines montagnes plus hautes. Nous avons apprécié notre moment de repos au sommet; nous étions seuls, entourés d'une magnifique couronne de montagnes et éloignés de toute forme d'agitation. A la descente, il a fallu repasser par tous ces gendarmes. La descente fut donc à peine plus rapide que la montée, nécessitant toute notre concentration.
Nous avons rapidement bu un coca à la cabane avant de rentrer à la maison. Avec ce sommet, nous avons conclu en beauté notre périple.
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