La production durable a une définition très large. S’agit-il de vêtements fabriqués à partir de matériaux recyclés ? De conditions de travail équitables ? De réparabilité de l’équipement ? Oui, oui et oui – mais de bien d’autres choses encore. C’est ce que montrent les nombreuses mesures mises en place par des fournisseurs tels que Mammut. Cette entreprise traditionnelle nous a présenté un aperçu de ses activités.
L’organigramme de Mammut montre la complexité, mais aussi l’importance du thème de la durabilité : une unité composée de quatre collaborateurs directement subordonnés au CEO et étroitement liés à différentes équipes se penchent sur des questions urgentes visant à satisfaire les exigences élevées de la durabilité. Tobias Steinegger fait partie de cette équipe. Dans son activité d’analyste de durabilité, il s’occupe principalement de collecte de données et de direction de projets : du calcul des émissions de gaz à effet de serre, de la stratégie climatique ou de la transparence au sein des chaînes d’approvisionnement. Rien que le descriptif du poste révèle que chez Mammut, on fait plus que de planter quelques arbres pour la compensation carbone.
Toutes les entreprises de notre portefeuille de fournisseurs ne s’offrent pas une telle structure. Non pas parce qu’elles ne le souhaitent ou ne le peuvent pas, mais souvent, tout simplement parce qu’elles n’en ont pas besoin. L’aspect pluridimensionnel de la durabilité ne devient un véritable point de mire que lorsqu’une marque s’établit à l’échelle multinationale. En effet, un petit commerce local a une meilleure vue d’ensemble sur les matières premières, les chaînes d’approvisionnement et les conditions de travail qu’une marque opérant au niveau mondial, telle que Mammut. Dans des entreprises de cette taille, les choses deviennent rapidement confuses. Un partenariat avec des organismes de certification qui délivrent des labels durables constitue un moyen relativement simple pour définir un axe propre.
Mammut collabore depuis 2008 avec la Fair Wear Foundation, laquelle garantit des conditions de travail solides, notamment dans la zone de production asiatique. Et qu’en est-il des matériaux utilisés ? « Nous misons fortement sur des tissus certifiés bluesign. Cela permet de garantir qu’aucun produit chimique toxique n’a été utilisé lors de la production et du traitement. Mais le bien-être animal est aussi un point important. Pour le garantir, nous utilisons exclusivement du duvet certifié dans nos produits », explique Steinegger.
Mesures prises à la racine
Mais les certifications ne sont que la pointe de l’iceberg. De nombreux leviers doivent être activés sur place ou dans sa propre entreprise. Si Steinegger est conscient que les thèmes de durabilité sont amples et dynamiques, le changement climatique est une préoccupation majeure de Mammut. Pour les adeptes de sports de montagne, l’univers glaciaire en particulier est une formidable place de jeu, mais la fonte des glaciers illustre malheureusement bien l’augmentation mondiale des températures.
Tobias Steinegger, Analyste en développement durable chez Mammut
« Nous nous sommes fixés des objectifs climatiques ambitieux et étayés sur le plan scientifique, que nous avons fait vérifier de manière indépendante », ajoute Steinegger et poursuit, « Ces objectifs ont déjà permis de définir des mesures. Nous avons réalisé une transition vers des énergies renouvelables dans tous nos magasins, bureaux et entrepôts allemands. » En Suisse, soit au siège principal à Seon, en Argovie, on utilise depuis des années du courant provenant de l’énergie hydraulique. Au niveau du personnel, on essaie de réduire autant que possible les voyages en avion. De plus, les collaboratrices et collaborateurs font du télétravail à 50 pour cent afin de réduire les déplacements pendulaires.
Tout pour le produit
Finalement, tous les fabricants d’équipements de sports de montagne sont obligés – à l’évidence – de fabriquer des marchandises. Cela concerne les petits fabricants comme les acteurs majeurs, tels que Mammut. La question qui se pose est la suivante : qu’est-ce qu’un produit durable ? Steinegger a la réponse : « Un produit véritablement durable ménage au maximum les ressources durant sa production, s’utilise pendant des années, créant de beaux moments et souvenirs, et, à la fin de son cycle de vie, peut être retourné dans le circuit allant de la matière première à la fabrication du produit. » Pour pouvoir garantir des années de belles expériences, la réparabilité constitue, en plus des processus de fabrication, un champ thématique important. À cet égard, Mammut mise sur son propre atelier au siège, lequel se trouve juste à côté des équipes de produit. Les expériences et feed-back de la clientèle sont ainsi directement intégrés dans les nouveaux produits. En outre, la communication externe est d’une importance cruciale : des tutoriels vidéo relatifs au lavage ou à l’entretien optimal des produits sont directement proposés à la clientèle via des canaux en ligne.
Les petites mesures pragmatiques sont cependant toujours subordonnées au grand tout. Chez Mammut, l’ambition est de devenir climatiquement neutre d’ici 2050 au plus tard. « Nous mettons l’accent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre », explique Steinegger, « les 75 pour cent de ces émissions sont imputables aux chaînes d’approvisionnement. » Les premiers pas sont faits, mais le chemin est encore long.
C’est un combat à mener sur tous les fronts. Chez des fournisseurs comme Mammut, s’ajoutent à l’activité économique globale combinée à une vaste chaîne logistique le fait qu’un très large portefeuille de produits englobe presque tout l’équipement nécessaire pour les sports de montagne, allant des vêtements au matériel en passant par les chaussures. Presque chaque produit, presque chaque matériau et quasiment tous les processus de production nécessitent des mesures individuelles qui font émerger leurs défis spécifiques. Et pourtant, les entreprises disposées à prendre au sérieux le thème de la durabilité avancent pas à pas vers leur objectif. Mammut réalise ces étapes de façon rigoureuse et évidente, avec une certaine urgence. C’est ce que soulignent les objectifs clairs et la vaste organisation interne.
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