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Débuter le ski de randonnée : l’essentiel en bref

Fabian Reichle, mercredi, 02. novembre 2022

Le ski de randonnée vous tente mais avec tout cet équipement, la technique et la préparation vous avez du mal à vous y retrouver ? Nous vous aidons volontiers. Voici une petite introduction à la randonnée à ski qui répond aux questions les plus courantes et qui a pour objectif de vous apporter quelques connaissances de base.

Les ski carveurs restent à la cave, mais vous voulez quand même satisfaire votre faim de ski ? Mélangé avec la nostalgie de la paix et de la liberté dans les montagnes ? Comment pouvez-vous faire ça ? Avec des randonnées à ski ! 

Il faudra par contre faire une croix sur de nombreuses commodités – pas de remontées mécaniques, des dangers naturels omniprésents et nouvel équipement à maîtriser. Vous gagnerez par contre une expérience en pleine nature, un sentiment de liberté, du calme et, avec un peu de chance, une descente fantastique dans de la poudreuse. Malgré tout, le ski de randonnée peut paraître inaccessible pour les novices. Nous tentons d’y remédier en proposant une vue d’ensemble de la discipline – une sorte de kit de démarrage.

Dans un autre article du blog, nous avions parlé de la préparation générale à l’hiver. Si vous voulez savoir comment farter les skis ou entretenir une veste en duvet, jetez un coup d’œil à cet article.


Les skis

L’essentiel est bien entendu d’avoir deux lattes sous les pieds. Contrairement aux skis alpins où la descente prime, les skis de randonnée doivent avoir d’autres caractéristiques. N’oubliez pas que qu’il vous faudra aussi avaler du dénivelé positif, et même parfois porter vos skis. Un poids plus faible vous rendra la vie plus simple : 3 kilos la paire sont un bon compromis.

Si vous êtes plutôt intéressé par de bonnes performances à la montée, il faudra vous orienter vers un ski plus étroit. Pour des descentes plaisantes, investissez plutôt dans un modèle plus large qui vous donnera davantage de portance dans la neige poudreuse. Un bon compromis serait un ski avec une largeur au patin allant jusqu’à 95 mm.

La même chose vaut pour la longueur : un ski plus court sera plus agréable à la montée, un ski plus long dévoilera tout son potentiel dans les descentes. Ajoutez ou soustrayez 10 cm à votre taille. La géométrie joue bien sûr aussi un rôle. Pour les jours de grosse poudreuse, une géométrie rocker vous garantira de rester à la surface de la neige.

Nous avons établi un comparatif des skis qui vous aidera à vous orienter parmi les modèles actuels.


Les fixations

Il existe deux types de fixations de randonnée : les fixations à inserts et les fixations à cadre. Ces dernières ressemblent le plus à une fixation alpine, mais elles sont un peu lourdes. Nous nous focaliserons du coup plutôt sur les fixations à inserts. Les modèles plus lourds sont plus stables et souvent plus sûrs au niveau du déclenchement. Les fixations destinées aux compétitions de ski-alpinisme ne pèsent certes que 200 grammes, mais ces poids-plumes n’offrent que peu de confort et peu de sécurité.

Pour débuter, il est préférable de choisir une fixation solide avec un déclenchement fiable. La fixation sera également équipée de cales de montée avec plusieurs positions différentes. Ceci vous permettra d’adapter la hauteur de vos talons par rapport à la déclivité de la pente.

Banal, mais important : le poids du ski, de la fixation et de la chaussure doivent être cohérents. Il est par exemple inutile d’investir dans un ski ultraléger pour l’équiper ensuite d’une fixation lourde ou d’une chaussure lourde.


Les chaussures de ski de randonnée

Vous connaissez certainement ça du ski de piste : si la chaussure fait mal, la journée est ruinée. Il en va naturellement de même pour la randonnée. Le plus important est donc que la chaussure soit bien adaptée à votre pied.

Le système de fermeture est également important. Le nombre de boucles dont est équipée la chaussure est une question de préférence. Une chaussure avec moins de boucles permettra une plus grande liberté de mouvement (et une réduction de poids), mais elle sera aussi moins rigide à la descente.

Encore un dernier point qui mérite d’être mentionné : la semelle. Les chaussures de ski de randonnée possèdent une semelle profilée semblable à celle d’une chaussure d’alpinisme- Il arrive en effet que l’on doive parcourir des passages escarpés à pied, par exemple entre le dépôt des skis et le sommet.^


Les peaux

Sans elles, impossible de monter. Elles sont souvent faites d’un mélange de fibres synthétiques et de fibres Mohair. Ainsi, à la montée, le ski glisse agréablement sur la neige lorsqu’on avance le pied et il ne glisse pas en arrière lorsqu’on met son poids dessus.

Les peaux sont collées sur le ski. Mais n’ayez crainte, il est possible de les décoller sans laisser de traces. Pour que la longueur et la forme des peaux soit adaptées, le mieux est de choisir des peaux larges puis de les découper à la forme exacte du ski. Cette opération ne doit être réalisée qu’une seule fois et il est possible de faire découper les peaux dans chacun de nos magasins. Vous êtes ensuite prêt pour la montée.

Il est également important de prendre dans son sac une paire de couteaux adaptés à ses fixations. Ces derniers se montent sous les fixations et aident à ne pas glisser lorsque l’on gravit des pentes raides et que la neige est dure. Les systèmes sont un peu différents selon le type de fixations. Comme il est difficile de prévoir avec certitude depuis la maison si l’on rencontrera des passages avec de la neige dure ou pas, nous conseillons d’emporter une paire de couteaux avec soi quelle que soit la randonnée prévue.


Les vêtements

Vous remarquerez vite que la veste généreusement rembourrée ou que la combinaison de ski qui vous accompagne sur la piste n’est pas pratique du tout pour le ski de randonnée. Vous risquez bien de transpirer comme un bœuf à la montée et d’être tellement mouillé que vous greloterez à la descente. D’autant plus si un vent glacial se lève. L’idéal est de se vêtir en suivant le principe des couches (ou de l’oignon).

La première couche est constituée de sous-vêtements, par exemple en laine mérinos. On la porte directement sur la peau et son rôle est d’évacuer l’humidité loin du corps. Ceci permet de se sentir au sec et au chaud. On s’équipera ensuite d’une couche d’isolation, laquelle devra également permettre le transport de l’humidité. Comme son nom l’indique, cette couche a pour but de conserver la chaleur de votre corps. Une veste en Softschell ou en Primaloft est parfaite dans ce rôle. La dernière couche est une couche de protection contre les intempéries, qu’il s’agisse du vent, de la neige ou de la pluie. Pour assurer cette fonction, on aura généralement recours à des vestes Hardshell. Vous trouverez ici de plus amples informations sur le principe des couches.

Précisons que le principe des couches est un principe général et qu’il est possible de l’adapter aux conditions rencontrées et aux préférences de chacun. Il est évident que l’on aura besoin de plus de couches par une journée de janvier tempétueuse et glaciale que dans une combe ensoleillée au printemps. Restez attentifs à vos sensations et vous apprendrez rapidement comment vous habiller au mieux.

Les petits détails comptent également beaucoup. À la montée, le casque et le masque de ski vous seront peu utiles, tandis qu’un bonnet, des lunettes de soleil et une paire de gants fins seront d’un grand secours. À nouveau, il s’agit de rester flexible et de s’adapter aux conditions et à l’intensité de l’activité physique.


Le sac à dos

Si en théorie n’importe quel contenant équipé de bretelles pourrait suffire, les modèles de sac à dos conçus spécialement pour la randonnée à ski s’avèrent être très utiles dans la pratique. Mais en plus du confort d’utilisation, s’ajoutent des critères de sécurité.

Avant l’achat, il faudrait vous décider si vous souhaitez investir dans un modèle avec airbag ou pas. Disposer d’un airbag implique un investissement plus élevé et un surpoids, mais cela peut également vous sauver la vie. Après vous être prononcés sur ce point fondamental, certains détails importants peuvent faire la différence.

En cas d’avalanche, il est primordial de pouvoir accéder rapidement et facilement à votre équipement de sécurité. Certains sacs à dos disposent de compartiments spécifiques pour la pelle et la sonde. Soyez attentifs à ce point.

De plus, votre sac à dos doit disposer d’un système de fixation des skis. Vous saurez apprécier ce détail s’il vous faut parcourir un bout de la course à pied (passage difficile ou exempt de neige).

La suite est surtout une question de préférences. Il faut tout de même s’assurer que le sac à dos soit confortable et qu’il reste bien calé sur votre dos. Son volume et les éventuelles options (par exemple le système d’hydratation intégré) dépendra essentiellement de votre utilisation. Pour des sorties à la journée, un volume de 25 à 35 litres est idéal.

N’hésitez pas non plus à profiter de l’expérience de nos conseillères et conseillers en sports de montagne. Ils sauront vous orienter vers le sac répondant le mieux à vos besoins. Et pour être sûr d’avoir un conseiller à disposition, vous pouvez convenir dès maintenant d’un entretien de conseil personnalisé.


L’équipement de sécurité

Il ne faut jamais entreprendre de randonnée à ski sans un DVA, une pelle et une sonde. Nous les avons mis en lumière pour vous dans un article de blog séparé.

Photo © Mammut


Préparation de la course et évaluation du danger d’avalanche

Vous êtes bien équipé ? Parfait, vous pouvez y aller. Mais pour les premières expériences, il vaut mieux être encadré par un guide de montagne. Et si votre objectif est de pouvoir à terme entreprendre des randonnées de manière indépendante, vous serez souvent confronté à la problématique de la préparation de la course.

Apprenez à lire le bulletin d’avalanche, à interpréter la météo et à repérer les dangers déjà sur la carte. C’est ainsi que vous pourrez préparer idéalement vos sorties depuis chez vous. Le secret est de s’exercer, s’exercer et s’exercer.

Vous pouvez bien entendu lire beaucoup de théorie de manière autodidacte. Mais il est surtout indispensable de commencer la pratique avec un encadrement professionnel. Participez à des sorties guidées et inscrivez-vous à des formations avalanche. C’est ainsi que vous pourrez acquérir des bases solides qui vous permettront ensuite d’évoluer seul avec un niveau de sécurité acceptable.

Notre programme Bächli on Tour et notre partenaire Bergpunkt vous proposent de telles sorties et les formations correspondantes. Nous vous les recommandons chaudement. 

Voici quelques liens passionnants et utiles pour la préparation de vos sorties :

  • WSL Instiitut pour l'étude de la neige et des avalanches SLF
    Le bulletin d’avalanche est actualisé tous les soirs vers 18h.
  • Whiterisk
    App et site web pour apprendre la préparation de la course et s’informer sur la situation avalancheuse actuelle
  • .Skitourenguru
    Portail permettant de mettre en évidence facilement les courses qu’il est possible d’entreprendre avec la situation avalancheuse actuelle.
  • Camptocamp
    Portail communautaire avec de nombreux rapports de courses et conditions actuelles.
  • MétéoSuisse
    Prévisions météorologiques fiables.
  • Bergfex
    Prévisions de neige : où va-t-il neiger les prochains jours.


Le départ

Enfin, on y est vraiment. Les skis sont chaussés et le sommet est en vue. Encore une fois, la devise est la même : c’est en forgeant que l’on devient forgeron. Les personnes avec peu d’expérience rejoindront un groupe expérimenté ou engageront les services d’un guide de montagne. Ce n’est en effet qu’avec le temps que l’expérience peut se construire. Quoi qu’il en soit, la prudence est de mise et on ne devrait jamais partir seul.

Au moment du départ, il est essentiel de faire un test des DVA. Tous les DVA fonctionnent et ils sont tous en mode émission ? Alors on peut y aller. En route, le DVA ne doit pas se voir. Il devrait toujours être recouvert d’un vêtement ou se trouver dans une poche de pantalon soigneusement fermée et dédiée au DVA uniquement. Les appareils électroniques comme les téléphones doivent être maintenus à l’écart du DVA.


La technique

Progresser avec les peaux ne se fait pas en marchant, mais en glissant. Il ne faut pas soulever les pieds, mais les faires glisser avec le ski sur la neige. D’une manière générale on aura plutôt tendance à faire des grands pas et, surtout quand cela devient raide, on fera attention à mettre le poids sur les talons et non sur l’avant du pied.

Même si vous êtes bon skieur ou que vous marchez beaucoup l’été, ne vous méprenez pas : les mouvements et l’énergie dépensée en ski de randonnée sont très différents. Progressez tranquillement et de manière régulière.


Lorsque la pente se redresse trop, il est nécessaire de recourir aux fameuses conversions afin de pouvoir changer de direction. Nous vous décrivons ici une manière simple de réaliser des conversions en trois étapes :

  1. Bien placer les deux bâtons dans la pente en écartant les bras afin de se sentir bien stable. Soulever le ski amont et le faire tourner dans un mouvement d’essuie-glace vers la nouvelle direction.
  2. Transférer son poids sur le ski que l’on vient de tourner en restant bien en équilibre. Vous aurez ainsi assez de temps pour la prochaine et dernière étape, la plus difficile.
  3. Bien s’appuyer sur les bâtons, soulever le deuxième ski, claquer légèrement le talon et tourner le ski pour le placer à côté de l’autre ski.

Plus il y a de neige poudreuse et plus la pente est raide, plus il sera difficile d’exécuter des conversions. Mais avec un peu d’exercice, tout ira bien. Pour faire ses premiers essais, il n’est pas nécessaire d’attendre de se trouver dans un couloir de 40 degrés couvert de neige fraîche. Commencez par rechercher un endroit relativement plat et essayez.

Il serait possible d’écrire des livres et des livres à propos du ski de randonnée. Cela a en fait déjà été fait et vous en trouverez une belle sélection sur notre boutique en ligne. On trouve des ouvrages tant sur la connaissance des avalanches, sur la technique que sur la préparation de la course. Le plus important n’est pas de commencer avec telle ou telle source d’information, hors-mis le fait qu’elle doit être fiable, mais bien de commencer à s’intéresser sérieusement à la thématique.

L’introduction que vous venez de lire n’a nulle prétention d’être exhaustive. Mais nous espérons qu’elle vous aura permis d’y voir plus clair. Nous nous réjouissons beaucoup de vous croiser prochainement en montagne, les skis aux pieds.

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