En hiver, l'ascension du Tödi se fait généralement par deux itinéraires courants. En général, l'ascension se fait en deux jours, mais les sportifs peuvent la faire en une journée. Et puis il y a aussi la variante "spinner". Il s'agit d'escalader d'abord le Clariden avant le Tödi, puis de grimper directement au Tödi par la paroi sud-ouest.
Motivation
L'ascension du Tödi (3614 m) en hiver se fait généralement par deux itinéraires courants. Depuis le pays de Glaris, via la Fridolinshütte et le glacier de Biferten, ou depuis le pays de Büdner, en passant par le Val Russein et le Gliemspforte Pkt. 3254m. Normalement, le tour s'effectue en deux jours, mais les sportifs peuvent effectuer la montée en une journée.
Et puis il y a encore la variante "Spinner". Avant d'atteindre le Tödi à 3614 m, il faut d'abord gravir le Clariden à 3267 m, puis grimper directement au Tödi par la paroi sud-ouest. Pour éviter tout problème logistique, nous avons choisi Tierfehd comme point de départ et d'arrivée. C'est aussi simple que cela.
La face sud-ouest du Tödi est déjà en soi un très gros calibre. La paroi mesure environ 1200 mètres de dénivelé et présente une pente continue de 45 à 50 degrés. Comme elle est relativement isolée, l'ascension est généralement divisée en deux jours, avec un départ de la Claridenhütte 2451m ou de la Planurahütte 2947m, plus proche. Les difficultés dépendent fortement des conditions. Lorsque les conditions de névé sont bonnes et que la neige est tassée, il ne s'agit guère que d'une marche aérienne dans la neige, mais lorsque la neige s'effrite, on est obligé de traverser quelques bandes de rochers fragiles, ce qui rend l'affaire beaucoup plus difficile. Pour notre enchaînement, nous spéculons sur une neige plus ou moins bonne.
Tour
Départ de Tierfehd Pkt. 806m à 06:20 heure d'été. Le changement d'heure ayant eu lieu dans la nuit, un départ aussi tardif était tout à fait justifiable. Le panneau indicateur indiquait 4,5 heures jusqu'à la Fridolinshütte, 4,5 heures jusqu'à la Claridenhütte et 6,5 heures jusqu'à la Planurahütte. Mais en plus des cabanes, nous voulions prendre deux petits sommets, voilà pour le programme de la journée.
Nous avons rapidement traversé le pont historique de Pantenbrugg, et peu après, nous avons atteint le panneau indicateur à Sandwiti Pkt. 1082m. Entre-temps, nous avions de la lumière, et avons donc trouvé d'emblée la ligne idéale potentielle à travers la forêt abrupte en direction du Rietbödeli. Pour ce faire, nous avons plus ou moins suivi le ruisseau
En descendant légèrement, nous avons ensuite atteint le Walenbach et l'Altenoren, et avons pu monter sans détour jusqu'au Gletscherchopf pt. 2359m et à la Claridenhütte 2451m. Jusqu'ici, nous avions tracé nous-mêmes, mais il ne nous restait plus qu'à suivre l'autoroute du Clariden. Il n'a pas fallu longtemps pour que nous croisions et dépassions les premiers aspirants Clariden. Ils se sont certainement demandés pourquoi les deux coureurs portaient un casque et deux piolets. Avait-on vraiment besoin d'un tel équipement pour le Clariden 3267m ? Nous avons ignoré tout commentaire et avons pris les devants.
Les derniers mètres ont été relativement difficiles en raison de l'allure assez élevée, mais grâce à une bonne trace, nous avons déjà atteint la croix du sommet après 3 heures et demie. Nous avons profité un instant de la vue magnifique sur les sommets environnants. Le Tödi, 3614 m, roi du pays de Glaris, les dominait tous, et c'était maintenant notre prochain objectif. Nous sommes descendus rapidement et directement vers le sud en direction du Claridenhorn, afin d'atteindre à toute vitesse le Hüfipass Pkt. 2942m.
En contournant la Planurahütte 2947m par la gauche (est), nous sommes finalement arrivés sur le Sandfirn et, en maintenant l'altitude, nous avons atteint peu après le Sandpass Pkt. 2780m. Le Tödi (3614 m) et son impressionnante face ouest se dressaient devant nous, et notre cœur s'est aussitôt mis à battre la chamade. Étions-nous vraiment à la hauteur ? Dans un tel moment, il ne faut pas trop penser, mais plutôt agir ! Nous sommes donc descendus du col du Sand (2780 m) à Gondas (2450 m), où nous avons traversé confortablement jusqu'au pied de la paroi (la traversée du col du Sand sous le Chli Tödi nous a semblé trop compliquée).
Nous l'avions maintenant devant nous, la paroi ouest du Tödi, avec 1200 mètres de dénivelé entre nous et le sommet. L'itinéraire était plus ou moins facile à voir et les conditions semblaient également acceptables. Le flanc était entièrement recouvert de neige, ce qui faciliterait l'ascension. Comme une ascension à ski n'avait guère de sens ici, nous avons tout de suite monté les crampons, pris les piolets et entamé la marche en direction du sommet.
Les premiers mètres de dénivelé ont été modérés, mais la paroi s'est rapidement redressée et nous nous sommes retrouvés sur un terrain incliné à 45°. La neige était gelée et parfaitement praticable, ce qui nous a permis de bien progresser. Le rythme imposé par Stephan y était certainement pour quelque chose. Peu avant la première traversée vers la droite, nous avons trouvé des traces de pas qui venaient du Chli Tödi 3076m, ce qui nous a évité de devoir trouver notre chemin à travers la barre rocheuse. A l'exception d'un court passage, nous avons pu contourner la barre rocheuse dans la neige, et nous nous sommes bientôt retrouvés sur l'énorme carapace de névé qui se dirigeait tout droit vers le haut.
Le sentiment d'exaltation qui nous a fait croire que la paroi était déjà dans notre poche s'est vite estompé, car nous avons encore une fois dû faire de gros efforts et l'altitude nous a lentement mais sûrement mis à rude épreuve. Alors que la voie d'été menait à gauche sur l'arête ouest, nous avons suivi la voie d'hiver tout droit vers les tours marquantes. Le terrain était maintenant raide à environ 50° et la neige dure, ce qui nous a fait passer sur les pics frontaux. L'exposition était remarquable, avec une profondeur de 1000 m en dessous de nous. Entre les tours, il fallait franchir une bande de roche friable, un peu désagréable mais finalement sans difficulté. Le chemin était ensuite dégagé et nous avons pu sortir peu de temps après, en restant à droite, sur l'arête sud. Nous avions réussi, la paroi était vaincue et nous sommes arrivés en quelques pas à la croix du sommet.
Déjà extrêmement divertissants, nous avons tout de même mis un peu plus de deux heures pour faire la paroi ; surtout vers le haut, nous ralentissions toujours et devions faire l'une ou l'autre petite pause pour reprendre notre souffle. Mais nous avions maintenant mérité une pause plus longue. Entre-temps, le sommet n'était plus que peu fréquenté, la plupart des aspirants au Tödi étaient déjà sur le chemin du retour ou en train de boire une bière. Nous avons profité du calme et nous sommes réjouis de cette excursion très réussie. J'ai commencé à ressentir de légers maux de tête et des nausées, contre lesquels il ne restait plus qu'à prendre congé et à descendre le plus vite possible à des altitudes plus basses. Nous sommes rapidement descendus par le glacier de Biferten jusqu'à la brèche du glacier. Nous avons pu traverser la cassure supérieure à pied, sans mettre de crampons. Le vent qui balayait la neige sur la glace bleue du glacier a donné lieu à un magnifique spectacle naturel. Pour la cassure inférieure, nous n'avons pas eu besoin de déchausser les skis. Ensuite, nous sommes descendus rapidement vers Hintersand et, après une courte montée, nous sommes revenus au point de départ à Tierfehd en passant par Vordersand et Sandwiti. Gravir le Tödi (3614 m) par la face sud-ouest et, avant cela, gravir rapidement le Clariden (3267 m), tout cela dans le cadre d'une belle randonnée circulaire et en 8 heures de marche - il n'y avait rien de plus possible en matière de ski-alpinisme ! De la planification à la réalisation, tout s'est déroulé comme nous l'avions imaginé. C'était une excursion de première classe et le couronnement d'un hiver fantastique et riche en expériences !
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