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La Via Alpina au pas de course

Fabian Reichle, mercredi, 11. mai 2022

Ramon, du magasin de Bâle, et Josua, de l’administration de Nänikon, se sont fixé un objectif ambitieux : celui d’effectuer une course de plusieurs jours en accéléré, en avalant du dénivelé et savourant la vue d’Engelberg à Montreux en cinq jours. Ont-ils tenu leur pari ?

Ramon, du magasin de Bâle, et Josua, de l’administration de Nänikon, se sont fixé un objectif ambitieux : celui d’effectuer une course de plusieurs jours en accéléré, en avalant du dénivelé et savourant la vue d’Engelberg à Montreux en cinq jours. Ont-ils tenu leur pari ?

Tout a commencé avec un entretien au travail, durant lequel Ramon a soudain eu l’idée de courir d’Engelberg à Montreux. Très enthousiasmés par ce projet, les deux compères l’ont rapidement planifié. Quelques jours plus tard, Ramon s’est mis en route. Alors que ce dernier avait déjà deux jours et 90 kilomètres dans les jambes, Josua, qui avait été retenu par des rendez-vous fixés de longue date, l’a rejoint à Mürren. Le voyage s’est alors poursuivi en duo.


La majeure partie de la planification a tourné autour d’une question, à savoir « Que peut-on emmener et que faut-il laisser à la maison ? ». Réponse : autant que nécessaire, aussi peu et aussi léger que possible. De fait, pour une course rapide à la journée, la question du poids est essentielle. La planification de l’itinéraire en lui-même n’a posé aucun problème car la Via Alpina est parfaitement balisée. Cependant, nous avons dû réfléchir à la longueur des étapes ainsi qu’au dénivelé et à la distance à parcourir. Toutefois, nous le savons bien, une planification, aussi minutieuse soit-elle, ne nous évite pas pour autant certaines surprises. Ainsi, nous avons été pris dans un bouchon de randonneurs sur les escaliers du Hohtürli et nous sommes parfois emmêlé les pinceaux dans les distances.


Effort et réconfort

Les choses se sont corsées lorsque nous sommes arrivés à Kandersteg à 18h et avons décidé de continuer avant de réaliser qu’il nous restait 15 km à parcourir pour un dénivelé de 1200 m. A Kandersteg, nous avions pensé qu’il ne restait que 700 m de dénivelé et quelques kilomètres jusqu’à la prochaine localité. Il arrive, en effet, que l’on se trompe parfois. Finalement, nous avons traversé le col de Bunderchrinde avec une lampe frontale et une veste, en admirant la magnifique vue sur Adelboden. Dormir à la belle étoile, sans tente ni bivouac, en contemplant les Alpes rougeoyantes au coucher du soleil représente une expérience d’une beauté incomparable.


De la toundra scandinave au Canada, en passant par les Balkans… Souvent, nous avons pu admirer des paysages que nous n’aurions pas imaginé trouver en Suisse. Une fois encore, nous avons pu constater à quel point il est possible de s’éloigner du quotidien sans pour autant changer de région. Certes, la Suisse n’est pas aussi sauvage que la Scandinavie ou d’autres régions. En effet, des tartes et autres boissons chaudes nous attendaient dans des cabanes de montagne quasiment tous les dix kilomètres. Cela ne nous a pas empêchés d’être subjugués par la beauté de la nature en nous entretenant sur Dieu et le monde.

En parlant de nourriture : notre philosophie consistait à ne pas considérer la nourriture comme un simple besoin vital, mais plutôt comme une fête. Nous avons donc dégusté la tarte à la pêche de la cabane CAS, l’expresso servi à notre destination et même le bon vieux – mais surtout obligatoire – repas du soir Trek-n-Eat avec la même délectation.


Fin précoce

Pour qu’un voyage reste un bon souvenir, il faut parfois savoir abandonner. En chemin, nous avons réalisé que nous ne parviendrions pas jusqu’à Montreux. Nous avons alors choisi Gstaad en guise de destination finale. Il est important d’être capable de faire demi-tour « peu avant le sommet » et de savoir dépasser sa fierté, car, finalement, le chemin parcouru est déjà un bel objectif en soi. Bien que nous n’ayons pas réussi à atteindre le bout de notre périple, nous sommes revenus plus riches d’expériences et d’aventures. Une fois à Gstaad, nous sommes rentrés à la maison en train. Après 10’000 mètres de dénivelé et 170 kilomètres, nous avons enfin pu nous reposer, les doigts de pieds en éventail, et déguster une bière fraîche.

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