Après les deux premières épreuves de qualification en mars, les 12 meilleurs athlètes ont été invités, début avril, au Championnat suisse de bloc à Bulle. Ce petit événement n’a rien à voir avec les championnats du monde. Mais quels sont les parallèles et les différences entre la principale compétition de bloc de Suisse et les compétitions de bloc internationales ?
Pour répondre à ces questions et à bien d’autres encore, nous nous sommes rendus dans les coulisses des Championnats suisses de bloc de cette année, avons parlé avec des athlètes, des équipeurs ainsi qu’avec les organisateurs de l’événement.
Étape après étape vers les blocs
L’organisation d’une compétition nationale de bloc est en principe identique à celle d’une compétition internationale. Durant la phase de qualification, cinq blocs sont escaladés. Les athlètes ont exactement cinq minutes pour grimper un bloc, suivies de cinq minutes de pause. Pendant les épreuves, ils n’ont le droit d’essayer aucun mouvement, contrairement à ce que font souvent les amateurs de bloc en salle.
Après les qualifications, les six meilleurs athlètes participent à la finale. Ici, ils grimpent quatre blocs différents l’un après l’autres, également en cinq minutes chacun. Ceux qui ont compté remarqueront qu’il s’agit de neuf blocs au total par catégorie. Ainsi, lorsque les moins de 18 ans et les élites hommes et femmes disputent une compétition en salle, il faut mettre à leur disposition 36 blocs super difficiles et flambant neufs – ce qui nécessite énormément de vissage.
Un niveau élevé malgré des ressources limitées
Malgré tout, les athlètes sont d’avis que les blocs des championnats suisses peuvent rivaliser honorablement avec ceux des compétitions internationales. Du côté des équipeurs, il est toutefois clair que le temps de préparation et les ressources sont plus importants sur la scène internationale. Pour l’équipe d’équipeurs des Championnats suisses, Plastic Fantastic, c’est l’esprit d’équipe qui compte – chaque bloc est un travail d’équipe et une émulsion des opinions de chacun. Pour obtenir le résultat final, il faut parfois accepter de faire des heures supplémentaires ou de passer une nuit blanche lors des compétitions.
Blocs commerciaux vs. blocs de compétition
Y a-t-il de grosses différences entre le bloc commercial et le bloc de compétition ? Pour Valery Fischer, participant au Championnat Suisse et lui-même équipeur au Minimum à Zurich, c’est clair : dans sa salle, on trouve des blocs nettement plus difficiles que les blocs de compétition. Ce qui distingue les blocs de Bulle des blocs commerciaux, ce sont avant tout des positions corporelles très inhabituelles, que l’on n’observe généralement pas dans une salle de bloc normale.
Julien Clémence, vainqueur des Championnats suisses de cette année, estime à ce sujet que les blocs de compétition sont clairement plus difficiles en termes d’athlétisme et de complexité que les blocs difficiles des salles commerciales. Pour pouvoir s’imposer au niveau international, il ne suffit donc pas de grimper uniquement les blocs les plus difficiles dans différentes salles.
Sascha Schwob, vice-champion suisse de vitesse, estime que la principale différence ne réside pas nécessairement dans le type de bloc, mais plutôt dans la pression due à la compétition et à la limite de temps.
Expérimenter soi-même le niveau de compétition
Comment ces différentes affirmations se traduisent-elles dans la difficulté réelle d’un bloc des Championnats suisses ? Pourrais-tu réussir ces blocs ? Sur la base de ma propre expérience, un bloc de compétition dans le cadre des Championnats suisses peut être comparé au niveau de difficulté le plus élevé ou le deuxième plus élevé dans les salles. Mais il s’agirait d’un bloc dans lequel on devrait investir de nombreuses tentatives, indépendamment de sa propre force et de son expérience, pour apprendre et réaliser le mouvement demandé. Souvent, le grimpeur lambda manque aussi d’explosivité, de coordination et de force de saut pour réussir l’escalade d’un tel bloc. La difficulté de la compétition ne réside donc pas exclusivement dans le fait de grimper le bloc – il s’agit plutôt de comprendre le mouvement en seulement cinq minutes. Et d’avoir ensuite la force d’assembler tout le puzzle en un seul essai. Ce format permet donc d’entraîner à la fois le mouvement et la puissance. Peut-être une bonne idée pour une variante à l’entraînement ?