Remontons un peu dans l’histoire des sports de montagne. De nombreux évènements marquants peuvent être facilement datés. 29 mai 1953 : la première ascension de l’Everest. Fin des années 80 : la première fixation à inserts. 1974 : fondation de ce qui est probablement le meilleur magasin de montagne au monde, Bächli. Mais plus on recule dans le temps, plus la chronologie devient floue. C’est ce que souligne en tout cas l’histoire de l’invention des raquettes à neige. Ce moyen de se déplacer sur la neige semble même remonter à la nuit des temps.
Les archéologues ont retrouvé des peintures rupestres sur lesquels on peut identifier avec une quasi-certitude l’utilisation de raquettes à neige très similaires à celles d’aujourd’hui. Ces dessins datent d’il y a environ 12 000 ans. Ils sont un indice démontrant que les premiers humains habitaient également les régions alpines et avaient su faire preuve d’ingéniosité pour se déplacer dans la neige. Mais il n’y a pas que sous nos latitudes que des humains ont équipé leurs pieds de grandes assiettes pour progresser dans la neige poudreuse. Des découvertes similaires ont été faites en Mongolie ou en Amérique. Déterminer une date pour l’invention des raquettes à neige n’est donc pas une mince affaire.
Des trésors livrés par la glace
Une chose est sûre. La paire de raquettes la plus ancienne à avoir subsisté jusqu’à nous date de quelques 6000 ans. Elle a été trouvée au Gurgler Eisjoch, dans la partie italienne du Tyrol du Sud, non loin de la frontière autrichienne. Il est intéressant de constater qu’elle a été retrouvée non loin du légendaire Ötzi. Mais ce ne sont pas les siennes, car au moment du décès d’Ötzi, les raquettes en question étaient déjà enfouies dans la neige depuis plus de 700 ans. Mais on peut tout de même facilement imaginer qu’Ötzi possédait un modèle similaire.
Ces modèles antiques présentent des similitudes étonnantes avec les modèles actuels : un cadre, qui permet d’augmenter la portance dans la neige pour moins s’enfoncer, et un système de fixation simple, pratique et léger. Quant à la forme, même de nos jours, elle change encore passablement d’un modèle à l’autre. La forme est fortement liée à l’utilisation prévue. Anciennement, les pêcheurs, qui restaient longtemps à la même place, se construisaient des raquettes plutôt arrondies. Les chasseurs préféraient les modèles plus étroits qui permettaient une foulée plus rapide. Les trappeurs, dont leur métier exigeait agilité et endurance, avaient opté pour un morceau de bois arrondi à l’arrière fixé par des lanières en cuir qui leur permettait de se déplacer rapidement. Les formes les plus courantes actuellement sont un compromis entre ces différentes tendances.
Une simplicité éprouvée
Revenons à la modernité. Si au début les raquettes étaient des outils utilitaires, leur utilisation en tant que loisir s’est établie peu à peu seulement. Puis, dans les années 1990, la randonnée en raquettes s’est transformée en un sport tendance. Dans certaines régions alpines, la discipline a vécu un véritable boom. Désormais, il existe même des championnats du monde, organisés par la World Snowshoe Federation.
L’assortiment actuel est si large qu’il ne laisse presque aucun souhait inassouvi. Généralement très performantes à la montée, légères pour procurer un réel sentiment de liberté, certains systèmes visent également à rendre la descente aussi confortable que possible. Dans l’histoire de l’humanité, il n’a encore jamais été possible de se déplacer de manière aussi décontractée sur la neige. Il faut dire que l’humain les peaufine depuis des millénaires.
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