L’eau est l’élément indispensable de chaque excursion. Qu’il s’agisse d’une randonnée de plusieurs jours, d’une sortie d’escalade ou d’une journée de trail running : une hydratation régulière est essentielle pour permettre à notre corps de fonctionner correctement. Mais comme il n’est généralement pas possible d’emporter des bidons de plusieurs litres en montagne, on opte pour de petites gourdes que l’on peut remplir aux sources d’eau publiques rencontrées. Mais attention, certaines sources peuvent contenir des impuretés. On peut remédier à ce problème en utilisant un filtre à eau outdoor.
En tant que sportifs de montagne, nous avons de la chance – les sources qui jaillissent de la roche dans les Alpes sont généralement propres. Généralement. Malheureusement, il n’en faut pas beaucoup pour contaminer de l’eau pure. L’eau contaminée recèle des dangers qui ne sont, pour la plupart, pas visibles à l’œil nu – mais peuvent complètement gâcher une excursion dans la nature. Ci-dessous, une liste d’indésirables que l’on souhaite pouvoir filtrer avant de consommer de l’eau :
- Matières en suspension : il s’agit de matières solides minérales ou organiques, comme des cailloux, des algues ou des insectes.
- Protozoaires : il s’agit d’animaux unicellulaires et de parasites pouvant déclencher toute une série de maladies – notamment une diarrhée sévère.
- Bactéries : bien qu’un grand nombre de bactéries ne soient pas dommageables pour notre organisme et peuvent même être importantes, une forte concentration d’Escherichia coli, ou de salmonelles peuvent causer diarrhée et vomissements. D’autres vilaines bactéries se sentent bien dans l’eau, par exemple les légionelles, qui peuvent provoquer des troubles de type grippal jusqu’aux pneumonies.
- Virus : les norovirus, qui déclenchent la diarrhée, ou le virus de l’hépatite A, causant une infection du foie aigüe, en sont quelques exemples déplaisants.
- Métaux lourds et produits chimiques : ceux-ci peuvent être extrêmement dommageables pour l’organisme, même en petites quantités. Tandis que les métaux lourds atterrissent généralement dans l’eau potable par le biais des eaux usées industrielles, les contaminations chimiques sont souvent dues aux engrais utilisés dans l’agriculture.
Il existe un filtre adapté à chaque type de contamination. Ces filtres ne se choisissent pas au hasard, car les malfaiteurs susmentionnés présentent un diamètre toujours plus réduit. Si les sédiments sableux sont visuellement reconnaissables, les protozoaires ne le sont plus. Ceux-ci mesurent 1 à 15 microns, ce qui correspond à 0,001 mm. Les bactéries, elles, mesurent 0,2 à 5 micros. Avec 0,002 microns, les virus sont encore plus microscopiques. La taille des pores du système de filtre, également indiquée en microns, est donc cruciale. Plus ceux-ci sont resserrés, moins les saletés peuvent passer à travers. Tous les filtres à eau ne peuvent pas nettoyer la totalité du spectre des salissures, loin s’en faut.
Les métaux lourds et les produits chimiques constituent un point un peu particulier, car ils ne peuvent être éliminés qu’avec un filtre à charbon actif – nous en reparlerons plus tard. Quant aux particules plus grossières, elles peuvent aussi se révéler problématiques. En effet, les filtres s’encrassent facilement s’ils doivent commencer par recueillir des saletés plus grossières. Lorsqu’on filtre une eau extrêmement polluée, il est donc judicieux de filtrer les cailloux, le sable, etc., avec un chiffon textile. En Europe, les filtres luttant contre les bactéries et les protozoaires sont généralement suffisants.
Le type de filtration
On trouve sur le marché différents types de filtres. On les choisit en fonction de l’usage que l’on souhaite en faire. Les formes les plus courantes sont les suivantes :
- Filtre pour boire directement: se compose d’une cartouche et d’un tuyau. Ce dernier est directement maintenu dans la source et l’eau propre obtenue peut être bue. Ce système est d’une grande simplicité et prend peu de place. Toutefois, il ne permet pas de faire des réserves d’eau. Il nécessite de boire sur place et ne filtre que de petites quantités d’eau.
- Filtre permettant d’emporter de l’eau : ici, le filtre est souvent intégré dans le couvercle de la gourde. Ce système est pratique est permet de faire des réserves d’eau. Le processus peut toutefois se révéler fastidieux.
- Filtre avec pompe: permet d’augmenter la performance de filtration en utilisant activement ses forces. Cela permet de filtrer de grandes quantités d’eau en peu de temps. Ces systèmes sont en général plus encombrants et plus lourds que les autres.
Pour résumer, on peut dire que les facteurs poids et dimensions, système de filtre, maniement et passage d’eau jouent un rôle. Finalement, le choix dépend de l’excursion planifiée. Pour le trail running, une poche à eau avec un petit filtre est idéale. En revanche, si l’on doit approvisionner toute une équipe, une pompe efficace est indispensable.
Qu’est-ce qui filtre quoi ?
Une fois le type de filtre choisi, il convient de ne pas se perdre dans des détails qui peuvent faire toute la différence. Il s’agit principalement d’opter pour le bon système de filtration, car il en existe plusieurs disponibles. Les principaux sont les suivants :
- Filtre à charbon actif: nettoie l’eau mécaniquement et sépare même les métaux lourds ainsi que les produits chimiques, tout en éliminant les mauvaises odeurs. La performance de filtration est toutefois nettement restreinte. En règle générale, les fabricants utilisent un filtre à charbon actif en combinaison avec un osmoseur.
- Osmose inverse: est considéré comme le standard des filtres à eau. Le principe de l’osmose inverse se base sur des membranes à fibres creuses pour la filtration. L’eau est pressée à travers la membrane semi-perméable et les substances nocives restent accrochées.
- Électro-absorption: un filtre à eau outdoor avec électro-absorption est idéal pour filtrer les protozoaires et les bactéries. Souvent, ces filtres sont équipés d’un échangeur d’ions avec de l’argent, lequel a un effet désinfectant et élimine d’autres agents pathogènes.
Lorsqu’on achète un filtre à eau, il est important que celui-ci se base sur plusieurs techniques. En effet, l’eau filtrée plusieurs fois a nettement meilleur goût que l’eau filtrée une seule fois.
Si tu veux miser sur la sécurité et utiliser d’autres méthodes ou si tu ne disposes pas de filtre à eau, il existe d’autres possibilités de purifier de l’eau. On peut par exemple utiliser des lampes spéciales qui stérilisent l’eau par le biais de la lumière UV – celles-ci fonctionnent toutefois avec des piles, ce qui peut être désavantageux. On trouve aussi des tablettes et des gouttes que l’on ajoute à l’eau polluée afin de la nettoyer chimiquement. Cela laisse souvent un goût de chlore à l’eau, que l’on peut neutraliser en utilisant d’autres gouttes. La bonne vieille méthode qui consiste à faire bouillir l’eau est aussi efficace, car l’eau bouillante détruit les bactéries et les germes.
Digression : pourquoi l’eau est-elle vitale
Une personne adulte se compose jusqu’à 65 pour cent d’eau – et sans un apport régulier de liquide, le corps ne peut pas fonctionner. Outre le fait que l’eau permet de dissoudre des constituants solides, tels que le sucre, le sel ainsi que des vitamines ou des minéraux afin d’approvisionner nos cellules avec ces nutriments, elle constitue également un moyen de transport fondamental pour les processus d’élimination. Nos reins nettoient quelque 1700 litres de sang au cours d’une journée – et l’eau permet de garantir l’évacuation des substances nocives filtrées. Si l’on ne s’hydrate pas pendant une longue période, notre corps s’empoisonne. Des organes vitaux se mettent à dysfonctionner et on meurt de soif. La mort survient au bout de deux à six jours sans boire. Les activités physiques accélèrent le processus, notamment parce que l’on perd davantage de liquide (ainsi que des minéraux importants qui nourrissent les muscles) en transpirant.
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