Horaires spéciaux de fin d'année

Newsletter

DE | FR | IT
  1. Actualité
  2.  > 
  3. Blog

Calendrier de l’Avent : Célia Lucas, prévisionniste d’avalanches

Bächli Bergsport, dimanche, 18. décembre 2022

Les amoureux de la montagne – dans notre calendrier de l’Avent, nous présentons chaque jour une personne dont la passion et le métier sont liés au monde alpin. Pour notre 18e porte, nous vous présentons la prévisionniste d’avalanches Célia Lucas. Au SLF, elle s’occupe entre autres de la base de toute randonnée à ski : le bulletin d’avalanches.

En matière de prévision d’avalanche, le bulletin est essentiel et fait partie de ton travail quotidien. Comment est-il élaboré ?
Le bulletin paraît chaque jour à 17 heures, nous commençons à travailler sur les prévisions en fin de matinée – un peu plus tôt ou un peu plus tard selon la situation. Nous collectons alors les messages provenant par exemple des données météorologiques ou des observateurs sur le terrain. Nous travaillons en équipe de trois personnes en veillant à ce qu’au moins l’une d’entre elles ait de l’expérience et un grand savoir-faire et qu’une autre soit plus jeune et puisse apporter de nouveaux éléments. C’est dans cette configuration que nous nous retrouvons à 15h00, chacun apportant sa proposition de prévision. Le responsable principal présente alors ce qu’il a pris en compte et, finalement, nous nous mettons d’accord. Ensuite, nous établissons la description des dangers.

La journée du lendemain commence généralement entre 5h30 et 6h00, afin que nous puissions examiner les développements pour la mise à jour de 8h00. On vérifie alors si les prévisions météorologiques ont changé pendant la nuit, s’il y a eu plus ou moins de neige, etc.

Les observateurs sur le terrain – qui sont-ils exactement ?
Nous disposons d’un groupe très diversifié de personnes réparties dans tout le pays qui nous fournissent des données. Il peut s’agir de stations de mesure fixes en fond de vallée, qui existent parfois depuis 50 ans ou plus. On y mesure par exemple chaque jour la neige fraîche, la hauteur de la neige, etc. Il y a aussi des observateurs de terrain comme les patrouilleurs dans les domaines skiables, qui signalent surtout les départs d’avalanches. Les personnes qui travaillent pour les services locaux des avalanches et les guides de montagne qui se déplacent dans toute la Suisse fournissent également des informations.

La saison d’hiver entraîne-t-elle une certaine routine chez vous ?
C’est plutôt rare. Chez nous, contrairement à la météorologie, c’est l’évolution temporelle sur une longue période qui est pertinente. La répartition au sein de notre équipe de trois personnes ne permet pas d’instaurer une routine, car chacun a un regard différent sur les prévisions.

Existe-t-il des mesures pour rendre les pronostics d’avalanche plus efficaces ?
Oui. Nous sommes rattachés à un institut de recherche, il y a donc des recherches ou des mesures qui font progresser les pronostics d’avalanche et qui sont très utiles pour nous. Un projet à signaler est le soutien apporté par des modèles créés à l’aide de l’intelligence artificielle. Ceux-ci sont déjà utilisés de manière semi-opérationnelle. Grâce à des données historiques, ils peuvent par exemple prévoir comment la situation avalancheuse pourrait évoluer. Dans ce domaine, les ordinateurs ont décidément une mémoire meilleure et plus rapide que les humains. Il est toutefois difficile de dire pour l’instant dans quelle mesure ces modèles influenceront nos emplois.

Quelles sont les conditions requises pour exercer ton métier ?
Tout d’abord, une grande passion pour la neige et les avalanches. L’expérience du terrain, par exemple lors de randonnées à ski, est particulièrement importante. Dans l’équipe, nous avons des parcours très différents, mais nous avons tous des diplômes scientifiques, ce qui constitue un avantage – le métier de prévisionniste d’avalanches ne fait cependant pas partie des cursus universitaires. Au total, nous ne sommes que huit dans tout le pays et nous apprenons beaucoup par nous-mêmes. On assimile donc beaucoup de connaissances avec la pratique, et nous pouvons nous appuyer sur la diversité des compétences : certains sont forts en lecture de modèles, tandis que d’autres s’y connaissent en statistiques. Il ne faut pas non plus oublier les nombreux petits boulots en-dehors de la saison d’hiver, cela exige donc une grande flexibilité. L’aisance linguistique peut aussi être utile – chose à laquelle on ne pense pas forcément en premier lieu.

Est-ce que tu communiques parfois de manière trop conservatrice ?
Notre crédo est de cibler au mieux le niveau de danger et pas d’être trop prudent. Bien sûr, en réunion, on se laisse plus facilement convaincre par les arguments d’un pronostic plus réservé, mais nous voulons rester réalistes et crédibles. Prenons l’exemple d’un beau samedi avec beaucoup de neige : si le niveau d’avalanche est de 3, nous ne le monterons pas d’un cran simplement parce que la perspective de nombreux randonneurs à ski pourrait provoquer plus d’accidents. En fin de compte, seul le manteau neigeux compte pour nous.

Comment les statistiques sur les accidents d’avalanche sont-elles prises en compte dans votre travail ?
Le SLF analyse chaque avalanche ayant provoqué des dommages pour des raisons statistiques, mais il serait exagéré d’affirmer que nous tirons de grands enseignements de chaque accident. Si de nombreux accidents se produisent au cours d’une période, cela signale des éléments à prendre en compte par rapport au danger et nous les utilisons pour mettre à jour les prévisions. Si nous constatons une tendance à la hausse constante, nous devons voir comment nous pouvons y remédier – mais il n’est pas possible de dire de manière générale quelles mesures sont nécessaires.

Qu’aimes-tu le plus faire en montagne dans ta vie privée ?
J’aime faire des randonnées à ski. En été, je fais du VTT et de la randonnée – notamment avec mon chien. Avant, je faisais aussi souvent de l’alpinisme.

Y a-t-il quelque chose que tu aimerais transmettre à la communauté des sports de montagne ?
Know before you go.

 

Le prix du jour

Derrière notre 18e porte se cache un bon de 50 francs.
Malheureusement, ce prix a déjà été tiré au sort.

Plus d'articles

Contenu approprié

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaires sur cet article.

Ecrire un commentaire