On peut comparer le corps humain à une maison : quand il commence à faire frisquet dehors, les « radiateurs » sont allumés à l’intérieur. Une opération coûteuse en énergie si l’on néglige l’isolation : on isole donc les murs de la maison ou on enfile la veste adéquate.
L’objectif d’une isolation thermique est d’endiguer ces mécanismes le mieux possible, c’est-à-dire de capter et de garder l’air chaud émis par le corps. Pour ce faire, des matériaux d’isolation tels que le duvet, la laine, les matériaux synthétiques non tissés ou les fibres creuses synthétiques sont emballés entre deux couches dans le cas des vestes isolantes. De leur structure tridimensionnelle résultent de nombreuses petites cavités où l’air chaud du corps est emprisonné. L’air étant un mauvais conducteur de chaleur, il isole très bien. Un tissu extérieur étanche protège davantage du vent et empêche l’air chaud d’entrer en contact avec l’air ambiant froid. D’autres tissus réfléchissent la chaleur corporelle vers l’intérieur. Les meilleurs matériaux d’isolation du monde sont d’ailleurs des aérogels extrêmement poreux, composés jusqu’à 99,89% de pores, soit d’air !
Plus le pouvoir gonflant est élevé, plus le duvet prend de la place.
Fibres synthétiques ou produits naturels ?
Pour fabriquer des produits outdoor, on utilise souvent des matériaux synthétiques non tissés – généralement du polyester – dont les microfibres sont liées entre elle sous forme de couches aléatoires, ce qui crée de minuscules poches d’air. Plus ces fibres sont courtes, mieux elles emprisonnent l’air. Les petites fibres, plus sujettes au glissement, sont contenues à l’intérieur de compartiments piqués. Le garnissage en fibres synthétiques courtes ou petites boulettes imitant la structure du duvet est également appelé duvet synthétique. Contrairement au duvet naturel, les fibres synthétiques absorbent moins d’eau, ne s’effondrent pas en cas d’humidité, sèchent rapidement et sont faciles à entretenir. En outre, même les adeptes du véganisme y trouvent leur compte. Parmi les produits naturels, le duvet et la laine se prêtent bien au garnissage. Grâce à leurs toutes petites ramifications, les duvets sont capables de contenir beaucoup d’air. Plus les ramifications sont nombreuses, plus leur « pouvoir gonflant – ou valeur cuin – est élevé. Ainsi, les vestes en duvet avec une valeur cuin plus élevée sont » plus chères, mais aussi plus chaudes pour un poids équivalent, que les vestes avec une valeur cuin plus faible.
Comment une isolation fonctionne-t-elle ?
Sans couche isolante vers l’extérieur, la chaleur corporelle produite à grand effort est rapidement perdue dans l’environnement. Cette perte se fait selon trois manières :
- Conduction : les molécules bougent, s’entrechoquent et transmettent ainsi la chaleur comme des pièces de domino qui s’écroulent.
- Radiation : tel un radiateur, le corps humain émet un rayonnement électromagnétique.
- Convection : les flux dans les gaz et les liquides engendrent une perte de chaleur, par exemple par l’air expiré.
Le duvet ne doit pas être mouillé. Si tel est le cas, il a tendance à s’agglutiner et à s’effondrer, et son pouvoir isolant s’envole. Les duvets sont eux aussi enfermés dans des compartiments afin d’éviter qu’ils ne glissent ou ne s’accumulent à certains endroits. Les coutures peuvent par contre engendrer des ponts froids. Grâce à sa structure, le duvet est plus compressible que les matériaux synthétiques non tissés. C’est pourquoi les vestes en duvet affichent en général un plus faible poids et une meilleure compacité pour un pouvoir isolant équivalent.
Depuis quelques années, les isolations en laine gagnent en importance en tant qu’alternative au duvet et aux fibres synthétiques. Pour cela, la laine vierge des moutons est nettoyée et utilisée pour produire une sorte de toison. La laine vierge est une matière première renouvelable, également produite en Suisse. La laine peut absorber relativement beaucoup d’humidité et jouer le rôle de tampon jusqu’à un certain point, sans donner la sensation d’humidité. Pour un pouvoir isolant équivalent, la laine est plus lourde et moins compressible que le duvet ou les fibres synthétiques.
À quel point une veste doit-elle être chaude ?
La règle suivante s’applique : plus une couche est épaisse, plus elle est chaude. Nous nous sentons bien lorsque notre corps est en équilibre thermique avec l’environnement, que nous ne transpirons pas et n’avons pas froid. Logiquement, nous avons besoin d’une veste plus chaude à moins 10 °C qu’à plus 10 °C. En plus des conditions extérieures (température, vent, humidité de l’air), l’intensité de l’activité outdoor est déterminante pour le choix de la veste. Pour des conditions climatiques équivalentes, nous avons besoin d’une veste plus fine pour une randonnée à ski exigeante que pour une balade à pied ou de la pêche sur glace.
Les avantages et inconvénients des différents matériaux d'isolation
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