Calendrier de l’Avent : Katherine Choong, grimpeuse professionnelle

À quoi ressemble ton quotidien de grimpeuse professionnelle ?
Cela varie beaucoup selon la période. Je travaille à 50% comme juriste et curatrice et ainsi la semaine je m’entraîne à Moutier dans une petite salle et je vais en falaise autour de chez moi. Le week-end, je pars souvent un peu plus loin. À côté de l’entraînement, il y a aussi beaucoup de temps à passer à répondre à des e-mails pour les sponsors, les médias, être présente sur les réseaux sociaux, faire des conférences, préparer les projets de grimpe etc.

J’ai parfois des périodes où je prends des congés et là je pars à l’étranger pour des projets d’escalade spécifiques.

Comment trouves-tu dans l'escalade, en plus de l'orientation vers la performance, un plaisir insouciant loin des compétitions et des performances ?
L’escalade est une passion qui a beaucoup de facettes différentes, j’ai du plaisir à apprendre de nouvelles techniques de grimpe, découvrir des nouveaux lieux d’escalade, rencontrer des personnes qui partagent la même passion.

J’ai également beaucoup de plaisir à organiser et donner des cours avec l’association ClimbAID, une association qui propose des cours gratuits aux personnes issues de la migration. Ce sont toujours des rencontres extrêmement riches !

Très peu de gens grimpent à ton niveau. Comment es-tu arrivée à ce niveau ?
Je pense que mon mental est mon principal atout, plus que mon physique. Quand j’ai un objectif en tête, je vais faire tout pour y arriver et ne jamais abandonner même si parfois l’objectif semble impossible. J’ai aussi la chance d’être soutenue par mon copain Jim Zimmermann qui est toujours là pour me motiver et je bénéficie encore de l’expérience de Cédric Lachat, ce qui m’a beaucoup aidée !

Existe-t-il déjà pour toi une perspective de vie après l'escalade professionnelle ?
Je travaille déjà à temps partiel donc après l’escalade professionnelle je pense continuer à grimper pour mon plaisir tout en continuant mon activité professionnelle.

J'aimerais mettre en avant un moment particulier de ta carrière : Lorsque tu as escaladé la Cabane au Canada. Qu'est-ce qui s'est passé en toi quand tu as su que tu avais réussi le 9a ?
Cela a été un grand moment de joie et aussi de soulagement. C’était un grand objectif pour moi et j’ai travaillé très dur pour y arriver. Atteindre le sommet de cette voie est l’un des plus beaux moments de ma vie. C’est à ce moment que tout prend du sens, toutes les heures à s’investir pour atteindre l’impossible ont été récompensées.

Y a-t-il des moments où tu doutes de toi et comment surmontes-tu ces bas ?
Oui bien sûr. On a tous des moments de doutes et de peurs. J’essaie de les accepter mais de les analyser, est-ce que ce doute est vraiment fondé où il est irrationnel ? Et j’essaie de garder en tête toutes mes “victoires”, pour chacune d’entre elle il y a eu des moments de doutes et ainsi je me souviens qu’il faut continuer d’y croire.

Comment préfères-tu te déplacer en montagne dans ta vie privée ?
Pour aller grimper dans les secteurs de grimpe autour de chez moi, j’utilise souvent mon vélo électrique, c’est vraiment pratique. À Gimmelwald nous prenons aussi le vélo, l’approche est plus courte. Mais j’utilise aussi la voiture, parfois les sites ne sont pas facilement ou rapidement accessibles. Mais j’aimerais dans le futur utiliser plus les transports publics.

Y a-t-il quelque chose que tu aimerais transmettre à la communauté des sports de montagne ?
Je souhaite juste que chacun puisse vivre des moments inoubliables en montagne.

Le prix du jour

Derrière notre première porte se cache un bon de 50 francs.
Malheureusement, ce prix a déjà été tiré au sort.