Calendrier de l’Avent : Carla Jaggi, guide de montagne

Souvent, les guides ont un second job. Tu suis actuellement une formation pour devenir secouriste. Pourquoi ?
Exactement, au mois de mai de cette année, j’ai commencé une formation de secouriste. Ce n’est pas parce que le métier de guide ne me plaisait plus. Le fait d’être en route avec des clients me manque même beaucoup. Mais j’avais l’impression, premièrement, que je voulais encore apprendre quelque chose de nouveau et, deuxièmement, que la meilleure façon de maintenir ma motivation à long terme pour ce métier merveilleux, mais exigeant, était de ne pas être obligée de le faire, simplement de pouvoir le faire.

Tu as toujours été passionnée de montagne. Comment ton rapport à la montagne a-t-il évolué depuis l’obtention de ton diplôme de guide ?
Heureusement, la montagne n’est jamais devenue un simple lieu de travail pour moi. J’avais peur que cela se produise et que le changement de rôle, avec les responsabilités supplémentaires, modifie ma vision de la montagne. Mais je n’en suis jamais arrivée là, car à chaque course, je trouve un moment qui n’appartient qu’à moi. Je profite alors de la vue, je sens le vent, le soleil et la roche rugueuse. Et puis, je suis simplement heureuse d’être en montagne. Avec des gens qui veulent la même chose que moi.

Quelle est ta devise lorsque tu mènes des gens sur un sommet ?
Plus de joie, moins de consommation.

Vis-tu aussi des moments pénibles en tant que guide ?
Oui, c’est clair : au petit matin dans l’étroit local à chaussures, quand tout le monde rassemble son matériel. J’ai toujours détesté ce moment. Mais dès que je fais mes premiers pas en direction du sommet, le calme et la joie reviennent.

Tu fais partie des rares femmes guides de Suisse. Qu’est-ce qui doit changer pour que davantage de femmes exercent ce métier ?
L’objectif serait de ne plus avoir à aborder ce sujet, car toutes les personnes qui souhaitent suivre cette formation et exercer cette profession seraient respectées pour ce qu’elles sont, indépendamment de leur sexe. Or pour que nous y parvenions, il faudrait transmettre au public une image aussi diversifiée que possible de cette profession.

Qu’est-ce que tu aimes faire en montagne dans ta vie privée ?
Dans l’idéal, des courses avec une aide à la descente de type parapente ou ski. Si la montée est un plaisir, la descente peut l’être tout autant.

Y a-t-il quelque chose que tu aimerais transmettre à la communauté des sports de montagne ?
Déplacez-vous en conscience et avec attention en montagne. Nous ne sommes pas les seuls à changer les montagnes, elles nous changent aussi, et si nous en prenons conscience, nous pouvons en apprendre beaucoup sur nous-mêmes.

Le prix du jour

Derrière notre quatrième porte se cache un bon de 50 francs.
Malheureusement, ce prix a déjà été tiré au sort.