Calendrier de l’Avent : Daniel Schmid, cristallier et guide de montagne

L’homme est chasseur et surtout cueilleur. Tu collectionnes les cristaux – qu’est-ce qui fait concrètement l’attrait de cette activité ?
C’est mon père qui m’a transmis cette passion. Pour moi, c’était et c’est resté normal d’aller chercher des cristaux. L’attrait réside dans le fait de ne pas savoir quand ni où je vais trouver des cristaux. C’est l’aventure de se déplacer dans un terrain accidenté sans regarder sa montre jusqu’au coucher du soleil.

De la planification à la découverte : comment procèdes-tu lorsque tu pars chercher des cristaux ?
Le plan consiste généralement à savoir dans quelle zone je vais me rendre et quels outils je vais mettre dans mon sac à dos. Une fois dans la région, j’observe les structures rocheuses et j’examine de nombreux endroits qui pourraient abriter des cristaux. Si je reste plusieurs jours dans une région, il faut bien sûr planifier le bivouac à l’avance.

Quel a été jusqu’à présent ton plus beau moment en tant que cristallier – et pourquoi ?
Il y a beaucoup d’expériences, mais l’une d’entre elles a été marquante : la découverte d’un gros cristal de roche avec des aiguilles de rutile, avec mon père et l’une de mes deux sœurs. Je n’avais que huit ans, mais je revois encore les cristaux brillants dans la lumière du soleil devant l’abîme, comme si c’était hier.

D’un point de vue critique, la recherche de cristaux « dégrade » la montagne. Quel est ton point de vue ?
À mes yeux, on ne peut pas parler de dégradation pour la plupart des cristalliers. Il existe toutefois quelques zones isolées où la manière d’extraire la rocher ressemble à une dégradation, mais cela reste heureusement une exception. Lorsque nous travaillons sur un site, nous devrions veiller à ce que les matériaux d’excavation ne soient pas dispersés dans toute la région. C’est d’autant plus important lorsqu’on se trouve en dehors de la haute montagne, par exemple dans une zone alpestre exploitée. Une gestion respectueuse de la nature est essentielle pour moi.

Quelles sont les compétences et les règles nécessaires pour pouvoir chercher des cristaux ?
Certainement, un bon degré d’endurance et une certaine tolérance à la souffrance. Être allongé dans un trou par temps froid et humide n’est pas forcément très amusant, mais je n’ai pas à me plaindre, car je le fais de mon plein gré. Connaître un peu la géologie est un avantage, de même qu’avoir un bon œil pour l’observation. Les cristalliers suivent un code d’honneur qui définit les règles de comportement à adopter lors de la recherche de cristaux. On peut consulter le code d’honneur complet sur SVSMF.ch/fr/.

Lorsqu’on souhaite chercher des cristaux dans une région, il faut se renseigner auprès de la commune ou du canton concerné pour savoir si cela est autorisé. Cela peut varier considérablement, car tous les cantons ou communes n’exigent pas de patente pour la recherche de cristaux. La plupart du temps, il est possible d’en faire la demande pour une saison. Il n’existe cependant pas de formation officielle pour devenir cristallier.

Pour toi, qu’est-ce qu’une découverte réussie ?
Une découverte est réussie lorsque la qualité du cristal ou du minéral est bonne. En clair, les pièces doivent avoir un bon éclat, si possible une certaine esthétique et ne pas être endommagées. La taille ne joue pas un rôle important.

Qu’aimes-tu le plus faire en montagne dans ta vie privée ?
Des sorties avec ma partenaire et nos enfants, bien sûr avec des outils dans le sac à dos.

Y a-t-il quelque chose que tu aimerais transmettre à la communauté des sports de montagne ?
Engagez-vous pour plus de biodiversité dans les jardins des villages et des villes, prenez soin de notre nature et emportez les déchets qui traînent, je le fais presque toujours.

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